Aujourd’hui, nous vous proposons un article dédié à l’histoire de l’une de nos gourmandises préférées : le chocolat ! En effet, nous connaissons tous ces secrets pour le préparer dans nos cuisines mais quelles sont ces véritables origines ? En découvrant, notre article vous deviendrez incollable sur le chocolat !
Les origines amérindiennes
Le cacaoyer, qui produit les fèves de cacao, nécessaire à la fabrication du chocolat, sont à l’origine présents en Amérique centrale. Ainsi ce sont les olmèques puis les Mayas et les Aztèques, les peuples vivants dans cette région, qui sont les premiers à goûter au chocolat. Ce qui signifie que l’on consommait déjà du chocolat il y a 2600 ans.
Les Mayas utilisaient les fèves (étant très précieuses et rares), comme monnaie et comme offrandes aux dieux à l’occasion de fêtes religieuses, mais elles ne sont pas consommées. Toutes les étapes de la culture du cacao sont ritualisées et donnent lieu à des cérémonies. Les Mayas donnaient tout particulièrement des offrandes au dieu aztèque de la lune : Quetzalcoatl.
La légende veut que Quetzalcoatl ait ravi le cacaoyer au pays des fils du Soleil, pour le donner ensuite aux hommes. Ce roi-prêtre souhaitant devenir immortel, fit appel au magicien Titlacan pour préparer un breuvage. Il le but et perdit la tête. Il brûla alors tous ses palais, enterra ses trésors et transforma les arbres de cacao en espèce ne donnant plus de fruits. Il quitta ensuite son royaume pour le pays de la jeunesse en promettant à son peuple de revenir leur rapporter les trésors perdus. Ne voyant pas Quetzalcoatl revenir, les Mayas prirent alors grand soin des quelques cacaoyers épargnés par sa colère. C’est alors que le cacao devint le fruit et le symbole du paradis perdu et commença sa grande aventure à travers le monde.
C’est vers 1300 ap J.-C. que les aztèque cultivent le chocolat. Pour eux, le cacao était à la fois monnaie, une offrande et un aliment. La pâte de cacao est faite de fêve de cacao broyées avec du piment, du gingembre, du miel, le tout bouilli et battu avec un fouet pour faire mousser, puis versé sur du maïs cuit. Cette boisson amère et pimentée appelée xocoatl, fesait titre d’offrande à Xochiquetzal, la déesse de la fertilité. Il était censé combattre la fatigue et étant précieux, seuls les nobles et les guerriers consommaient du chocolat.
La conquête du nouveau monde ou du chocolat
Christophe Colomb est le premier européen à goûter au chocolat, lorsqu’il prend pied en 1502 sur l’île de Guanaja (actuellement au large du Honduras). Les indigènes proposèrent d’échanger de la marchandise avec des fêves de cacao (Colomb les prit aux premiers abords pour des crottes de chèvre) prétendant qu’elles permettaient la préparation d’un met délicieux. Après avoir goûter, Christophe Colomb n’y accorde cependant aucun intérêt à l’importer en Espagne, trouvant le mélange trop amer et épicé.
La vraie valeur de cet « Or brun » ne sera réellement révélée que par Hernan Cortés, qui partit conquérir le Nouveau Monde en 1519. Il découvrit alors les Aztèques. Il fut accueilli comme un dieu par l’empereur aztèque Moctezuma, qui lui fit goûter le breuvage sacré. Les colons, qui constatent rapidement les qualités nutritives de la boisson (lorsqu’on en a bu, on peut voyager toute la journée sans fatigue et sans avoir besoin d’autre nourriture), la modifient pour la rendre moins amère et plus conforme à leur goût, en y ajoutant notamment de la vanille, de la canelle et du miel (remplacé plus tard par du sucre avec la découverte de la canne a sucre). L’engouement pour le chocolat est né. Cortés, qui a repris les plantations de cacaoyers de l’Empire aztèque (en fesant disparaître la civilisation aztèques pris en esclavage), expédie la première cargaison de fèves de cacao en Espagne en 1528, avec les accessoires nécessaires à la fabrication du breuvage.
L’expansion du chocolat en Europe
La cour d’Espagne est subjuguée par le charme de cette boisson aux saveurs exotiques et s’adapte à son goût grâce à l’ajout du sucre de canne, de la vanille, de la cannelle et du poivre. Peu à peu, les espagnols se mettent à boire du chocolat chaud, inconnu des Aztèques. Au cours du XVIIème siècle, le cacao se dévoile au reste de l’Europe. On le découvre dans les autres colonies espagnoles, comme les Flandres et les Pays-Bas. Pas longtemps après, il se fait connaître en Italie et en Allemagne.
On ne découvre le chocolat en France quand 1615, grâce à Anne d’Autriche, la fille du roi d’Espagne, qui se maria avec Louis XIII et qui apporte à la cour son propre chocolat. Mais c’est Louis XIV et son épouse Marie-Thérèse d’Autriche (celle-ci murmure qu’elle a 2 passions : le roi et… le chocolat) qui font entrer le chocolat dans les habitudes de la cour du château de Versailles. Le chocolat est alors consommé chaud sous forme de boisson comme le café. Mais seule la cour du roi avait accès à cette boisson. Le peuple ne pouvait pas y accéder. En 1770, Marie-Antoinette se marie à Louis XVI et vient d’Autriche avec son chocolatier personnel. Elle préfère le chocolat préparé simplement, avec du sucre et de la vanille.
En 1650, le chocolat émerge en Angleterre sous forme de boisson. Son arrivée coïncide avec celle du thé de Chine et du café d’Orient mais reste un mets réservé aux classes aisées. Enfin, en 1765, l’Amérique découvre les vertus du cacao.
L’ère industrielle du chocolat à partir du XVIIIe siècle
En 1659, Louis XIV accorde à un officier de la reine, David Chaillou, “le privilège exclusif de faire, vendre et débiter une certaine composition se nommant chocolat “: la première chocolaterie voit le jour dans le centre de Paris. Le chocolat est toujours consommé sous forme de boisson, mais aussi de liqueur, de pastilles ou encore de dragées. La fin du monopole de Chaillou, en 1693, laisse libre la voie aux apothicaires et aux marchands d’épices, qui se lancent dans la fabrication de cette denrée dont le succès ne cesse de croître.
Au XVIIIe siècle, la consommation du chocolat augmente mais la production stagne. Les ouvriers des chocolateries ont un faible rendement puisqu’ils travaillent à genoux pour écraser les fèves, selon le procédé traditionnel hérité des Aztèques.
En 1732, Dubuisson invente une table haute et horizontale, chauffée au charbon de bois qui permet à l’ouvrier de travailler debout et d’augmenter son rendement.
En 1778, Doret invente à Paris une machine hydraulique pour concasser les graines, favorisant encore plus la fabrication de chocolat en grande quantité.
C’est en 1657 qu’ouvre à Londres la première chocolaterie. Son propriétaire, un pionnier français anonyme, lance la mode, non pas comme en France, depuis les salons aristocratiques mais de façon démocratique. Les chocolate houses rivalisent désormais avec les coffee houses. Les hommes politiques vont au Cocoa Tree, on va au White’s siroter un chocolat et acheter ses billets de théâtre. Les Anglais innovent : ils remplacent l’eau par de l’œuf, du vin et parfois du lait. Ils y ajoutent parfois de la fécule pour alléger les graisses. En 1674, ils inventent l’ancêtre du chocolat à croquer sous forme de ” chocolat en boudin à l’espagnole “.
En 1815, l’hollandais, Coenraat Van Houten fonde son usine à Amsterdam et en 1828, il dépose son brevet pour la fabrication du chocolat en poudre.
En 1821, l’anglais Cadbury produit le premier chocolat noir à croquer. Apparaissent alors les chocolateries industrielles, principalement en France, en Suisse et aux Pays-Bas.
En 1830, le Suisse, Amédée Kohler, invente le chocolat aux noisettes.
En 1832, le maître-pâtissier de l’empereur François-Joseph invente à Vienne la recette de la fameuse tarte au chocolat qui porte son nom : la Sacher Torte.
En 1847, le chocolat en tablette est commercialisé par la société anglaise Fry.
En 1867, les turinois inventent la plus fameuse des bouchées italienne, la Gianduja.
De nombreuses chocolaterie ouvrent en Europe (ex: celles de Poulain, Klaus, Suchard, Menier …).
En 1875, le suisse Daniel Peter ajoute du chocolat à l’invention d’Henri Nestlé : la farine lactée. Naît alors le chocolat au lait dont la fabrication est industrialisée en 1905. La Suisse devient Le pays du chocolat.
En 1879, Rodolphe Lindt invente le conchage, procédé qui affine la texture du chocolat.
En 1883, l’américain Milton Hershey, enthousiasmé par les machines allemandes exposées à Chicago, décide d’acheter l’exposition toute entière pour de livrer à des expériences. Le résultat est une barre de chocolat qu’il lance en 1894, alors qu’il fonde sa première usine en 1903, sur le modèle de Menier et Cadburry.
En 1912, le belge Jean Neuhaus invente la première coquille de chocolat solide dans laquelle on peut mettre du praliné, du caramel au beurre ou de la crème fraîche.
En 1920, l’anglais John Mars lance la célèbre barre chocolatée qui porte son nom.
En 1929, Peter fusionne les entreprises Nestlé-Cailler à l’entreprise Kohler, ce qui donne naissance à un géant de l’industrie chocolatière.
Et le chocolat ne cesse d’évoluer depuis toutes ces années pour le plus grand plaisir de nos papilles ! Mais attention, il faut le consommer avec modération pour éviter toute future pénurie.